un défi de haut vol !
Deux des pilotes de parapente les plus expérimentés se lancent dans l’exploration de la vallée de Spiti, en plein cœur de l’Himalaya indien. Thomas de Dorlodot, détenteur de plusieurs records mondiaux, emmène Horacio Llorens, six fois champion du monde de voltige, découvrir pourquoi quasi personne n’a tenté de voler dans ce monde à part où, selon Rudyard Kipling, les dieux vivent. Les montagnes caressent les cieux avec leurs sommets gelés culminant à plus de 6500 mètres. Les paysages rocheux arides et secs produisent des conditions aérologiques violentes et inattendues alors que leur isolement rendent l’approvisionnement en oxygène impossible.
Malgré les risques, les deux athlètes nous embarquent dans cette exaltante découverte de cette vallée mythique où la singularité des lieux et la profondeur de sa beauté n’ont d’égales que l’immensité des cieux.
A propos de l’équipe
Benoit Delfosse, réalisateur
Après avoir obtenu son diplôme à l’Institut des Arts de Diffusion à Bruxelles, il démarre ma carrière de gaffer et de chef opérateur sur les plateaux de cinéma. Les tournages de fiction lui font découvrir l’Europe et le monde, ce qui le motive à se lancer dans la réalisation de films d’aventure. C’est la diversité des projets et des personnes avec qui il collabore qui le motivent à relever sans cesse de nouveaux défis, à raconter, filmer et partager des histoires avec le public. C’est ainsi qu’il a fait la connaissance de Tom de Dorlodot et Horacio Llorens en 2012 pour une première expédition traversant l’Afrique du nord au sud.
Tom De Dorlodot, parapentiste
Avec un nombre incalculable d’expéditions au compteur, Tom De Dorlodot a déjà exploré une bonne partie du monde. Il en a eu les plus belles vues : celles depuis son parapente.
Dès son plus jeune âge, il était fasciné par tout ce qui se trouvait au-dessus de lui, et cet intérêt s’est confirmé lors de son premier vol en parapente à l’âge de 15 ans. Depuis, sa faim d’aventures est insatiable, et il enchaîne les expéditions. En 2008, il est devenu le premier parapenteur à voler au-dessus du Machu Pichu au Pérou. L’année suivante, il a battu le record du monde du plus long vol en allant de Bruxelles à Istanbul.Il est par ailleurs célèbre pour ses vols longue distance et ses records de hauteur au-dessus de la Nouvelle Zélande, le Karakoram et les Pyrénées.
En 2012, armé de son bagage en communication, photographie et régie de films, Tom a fondé SEARCH Projects. But de l’entreprise ? Explorer le monde, accepter des défis et réaliser des documentaires.
Horacio Llorens, parapentiste
Cet espagnol est une légende aérienne – un quintuple champion du monde et détenteur du record du monde Infinity Tumbling Guinness. Pionnier du parapente acrobatique, Horacio Llorens a commencé sa vie avec des ailes à 14 ans. A 18 ans, il participe à sa première compétition, l’un des très rares tournois de voltige synchronisée en parapente qui existaient à l’époque, la discipline étant considérée comme trop dangereuse.
En 2012, Horacio a battu le record du monde du tumbling à l’infini – réalisant 568 révolutions après avoir sauté d’un hélicoptère à 19 700 pieds (6 000 m) au-dessus des ruines mayas de Takalik Abaj au Guatemala et connu jusqu’à 6G à chaque rotation. Il est également quintuple champion du monde et en 2016, Horacio a vécu quelque chose d’unique : voler de nuit par temps froid aux aurores boréales à Tromso, en Norvège.
Interview croisée
Benoit Delfosse, présentez-nous votre film
Le film raconte le challenge que se lancent deux pilotes qui veulent explorer en parapente une vallée reculée de l’Himalaya. La Vallée de Spiti est l’une des seules assez larges pour être exploitée en vol libre dans la région, et quasi personne ne l’a tenté jusqu’ici. C’est donc un film sur une performance sportive, mais avant tout c’est un film sur l’amitié entre Tom et Horacio et les liens présents au sein de l’équipe de Search Projects, que nous avons construits depuis bientôt 10 ans. C’est ce lien fort qui permet finalement l’accomplissement d’un exploit sportif comme celui relaté dans le film.
C’est cet angle que j’ai voulu explorer dans mon film après avoir fait des dizaines de vidéos avec les mêmes pilotes pour leurs différents sponsors. Les paysages, la découverte et la performance sportive sont des points communs à tous ces films, mais il était temps de montrer comment humainement ces choses se construisent et se vivent entre deux personnes plutôt qu’entre deux sportifs.
Des anecdotes du tournage ?
Le tournage était à lui seul un vrai challenge aussi. J’ai moi-même une bonne condition physique, mais je ne suis pas un sportif de haut niveau, et nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour s’acclimater aux altitudes élevées de l’Himalaya. Marcher avec tout le matériel sur le dos à plus de 4000m d’altitude, ce n’est pas simple. D’autre part, dans ces montagnes voyager en voiture sur les pistes (une seule traverse la vallée de Spiti) peut prendre beaucoup plus de temps qu’en volant en parapente. Il s’agit d’anticiper, d’analyser la météo, les vents, les reliefs pour imaginer la destination possible des pilotes qui atterrissent rarement à côté de la route. Il faut ensuite les rejoindre à pied pour faire des images quand c’est possible.
J’avais une idée de l’histoire que je voulais raconter, un plan d’ensemble du film, mais je devais m’adapter sans cesse au fur et à mesure que l’aventure avançait.
Des anecdotes, il y en a pas mal. Celle qui me vient à l’esprit en premier, c’est quand Pinto, notre fixeur, se rend compte que les pilotes se dirigent en vol vers la frontière chinoise, et que nous n’avons aucun moyen de les contacter. Il a commencé à sérieusement stresser et appeler un peu partout pour anticiper une situation de crise. C’est vrai que la région est sous tension, les relations entre l’Inde et la Chine ne sont pas au beau fixe. Je comprends que Pinto, pour qui c’était une première de travailler avec « une équipe d’hommes volants » comme il nous appelait – il a l’habitude de travailler avec des productions plus classiques – ait pu être tendu à plusieurs reprises durant le voyage. Malgré tout c’est une personne extraordinaire, il a permis l’organisation de ce tournage en s’adaptant sans cesse et finalement il prenait les changements incessants de programme avec le sourire. Et nous l’avons remercié en lui faisant faire un petit vol en tandem avec Tom à la fin du voyage.